Les esquisses inédites réalisées par Antoine de Saint-Exupéry se trouvaient dans la collection d’un magnat de l’immobilier zurichois aujourd’hui décédé, qui les avait achetées en 1986.
Un trésor bien caché. Jeudi, le journal local suisse Landbote a révélé que des esquisses du Petit Prince réalisées par Antoine de Saint-Exupéry ont été retrouvées dans une vieille bâtisse du nord de la Suisse, où elles avaient été stockées par un magnat de l’immobilier au milieu de dizaines de milliers d’œuvres d’art. L’écrivain avait vécu deux ans en Suisse, de 1915 à 1917, dans un pensionnat religieux de Fribourg (centre).
Les croquis étaient conservés dans un dossier cartonné et « sont dans un très bon état », a déclaré jeudi Elisabeth Grossmann, conservatrice de la Fondation pour l’art, la culture et l’histoire de Winterthour (canton de Zürich). « En revanche, beaucoup d’autres œuvres sont en mauvais état », a-t-elle ajouté, précisant que la collection était entreposée dans plusieurs endroits de la ville.
Un poème illustré accompagné les dessins
Le carton renfermait trois dessins liés au Petit Prince : le buveur sur sa planète, le boa qui digère un éléphant accompagné d’annotations manuscrites et le Petit Prince et le renard, ainsi qu’un poème illustré d’un petit dessin et une lettre d’amour adressée à sa femme Consuelo. Ces esquisses non datées ont été réalisées sur du papier de la poste aérienne à l’encre de Chine et à l’aquarelle.
Pour avoir une idée de la valeur potentielle des ces esquisses, en 2017, par exemple, deux autres aquarelles du Petit Prince ont été vendues pour plus 500 000 euros à Paris.
Le collectionneur zurichois Bruno Stefanini, mort en décembre 2018 à 94 ans, les avait achetées à une vente aux enchères en 1986 à Bevaix (ouest). Propriétaire de l’une des plus grandes collections d’art de Suisse, il avait créé en 1980 cette Fondation à Winterthour afin qu’elle gère son patrimoine.
Le Petit Prince, écrit à New York par Antoine de Saint-Exupéry pendant la guerre, et illustré avec ses propres aquarelles, a été publié en 1943 aux Etats-Unis, puis en 1946 en France, après la disparition de l’aviateur le 31 juillet 1944 au large de Marseille.
Les illustrations originales de son livre sont conservées à la Morgan Library à New York. Mme Grossmann a indiqué au journal Landbote que la Fondation allait prendre contact avec la bibliothèque pour les informer de cette « trouvaille ».
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